La vaccination, un acte de solidarité

On parle ici de solidarité parce que se faire vacciner, ce n'est pas seulement se protéger contre la COVID-19, c'est aussi limiter la propagation du virus et donc protéger les personnes qui risquent de développer des formes graves de la maladie, voire de décéder des suites d'une l'infection. C'est aussi maintenir un fonctionnement viable du système de soins et notamment des hôpitaux. Enfin, c'est permettre à chacun de retrouver une "vie normale"; de retourner au restaurant, de fréquenter les salles de sports et les cinémas, d'assister à des concerts…

La vaccination d'une population permet en outre de limiter les risques de développement de nouveaux variants et donc d'éviter que l'ensemble des actions mises en place aient été vaines, et ainsi empêcher des scénarios catastrophiques. Les conséquences du variant Omicron sont toujours à l'étude. Toutefois, même si les vaccins ne sont pas aussi efficaces contre ce variant préoccupant, ils permettent aujourd'hui d'éviter bon nombre de décès et d'hospitalisations.

Solidarité envers les personnes à haut risque de décès

Depuis le début de l'épidémie, on sait que les personnes décédées de la COVID-19 sont surtout celles qui sont âgées ou des patients présentant des comorbidités (hypertension artérielle, pathologies cardiaques, diabète, obésité…).

Fin novembre 2021, le directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe, soulignait que "nous pouvons maintenant affirmer catégoriquement que, sans les vaccins contre la COVID-19 comme outil pour endiguer cette pandémie, beaucoup plus de personnes seraient décédées". En effet, selon les estimations publiées par l'OMS et le European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) et sur base des données collectées dans 33 pays européens, la vaccination aurait permis de sauver près d’un demi-millions de vies - soit une réduction de 51% du nombre total de décès estimé - chez les personnes âgées de 60 ans et plus entre décembre 2020 et novembre 2021 (Eurosurveillance - 25 novembre 2021).

Ce constat se vérifie au Luxembourg. Le graphique ci-dessous montre que la courbe du nombre cumulé de décès a connu un net ralentissement entre novembre 2020 et avril 2021. À partir de fin décembre 2020, les personnes âgées et vulnérables ont pu bénéficier de la vaccination contre la COVID-19. Après leur 2e dose vaccinale, les effets ont été immédiats: très peu de décès en lien avec la COVID-19 ont été déplorés au Grand-Duché pendant plusieurs mois. Et aujourd'hui, malgré une baisse de l'immunité vaccinale et grâce à l'administration du booster, cette courbe ne montre pas une remontée aussi alarmante que l'année passée, en période hivernale. 

Solidarité envers les personnes vulnérables et envers le personnel soignant

Sans la vaccination, la flambée des contagions que nous connaissons aujourd'hui aboutirait à une situation extrêmement tendue dans les hôpitaux, puisque le variant Delta, particulièrement agressif, est toujours actif sur le territoire luxembourgeois.

Et l'effet vaccinal se vérifie si l'on compare la part des admissions à l'hôpital entre la 1re semaine de 2021 et celle à cheval sur 2021 et 2022. La part de personnes ayant un schéma vaccinal complet (80,4% des résidents de plus de 12 ans) étant bien plus grande que celle des non-vaccinées, les premiers sont plus nombreux, en valeurs absolues, que les autres dans les services hospitaliers, et ce, malgré la vaccination. Néanmoins, la part des personnes vaccinées hospitalisées, par rapport au total des personnes vaccinées, est nettement moins importante que celle des personnes non vaccinées hospitalisées, par rapport à la population totale non vaccinée. Ceci est  le paradoxe de la vaccination. Il est aussi clair que les personnes actuellement en soins intensifs sont majoritairement des personnes non vaccinées.

Sources: COVID-19: Rétrospective de la semaine du 4 au 10 janvier 2021 et COVID-19: Rétrospective de la semaine du 27 décembre 2021 au 2 janvier 2022

Avec Omicron, la situation dans les hôpitaux peut être amenée à se détériorer dans les semaines à venir. Cette possible augmentation des admissions à l'hôpital n'affectera pas uniquement les patients; les professionnels de santé sont particulièrement éprouvés par près de 2 années de travail intense lié à la pandémie, qui a demandé une organisation sans précédent pour assurer une bonne prise en charge des malades, et pas seulement ceux affectés par la COVID-19. La vaccination (et le booster), notamment de l'ensemble des personnes vulnérables ou à risque, permet de réduire drastiquement la charge de travail des professionnels de santé et de maintenir un bon fonctionnement du système de soins.

Solidarité envers l'ensemble de la population

Au début de l'année 2021, selon le cadre légal, il n'était pas possible d'inviter plus de deux personnes chez soi. Les salles de concert, cinémas, salles de sport, hôtels, restaurants et cafés étaient fermés. Les marchés de Noël n'ont pas eu lieu. Un couvre-feu était de rigueur. Les écoles et commerces ont été autorisés à rouvrir uniquement après la mise en place de restrictions permettant le respect de la distanciation sociale.

La vaccination a permis d'assouplir de nombreuses mesures restrictives au fil de l'avancée de la campagne. Certes, la prudence reste de mise, mais les évènements liés aux fêtes de fin d'année ont pu être maintenus.

Une personne vaccinée peut aussi être infectée mais elle est moins contagieuse. Si on se base sur le taux de reproduction du virus (nombre de personnes qu'une personne infectée va en moyenne contaminer), le Pr Muller, virologue auLIH, précise qu'il "est au moins 10 fois plus faible chez les vaccinés que chez les non-vaccinés. Cela signifie que le virus meurt très rapidement chez les vaccinés, alors qu'il continue à circuler chez les non-vaccinés".

Aujourd'hui, la grande contagiosité du variant Omicron perturbe grandement la vie de chacun. En fonction de l'évolution de la situation, de nouvelles mesures de prévention pourraient être prochainement mises en place pour limiter la transmission du SARS-CoV-2 et ainsi, maintenir le bon fonctionnement de la société. Les autorités sanitaires s'organisent actuellement pour tenter de répondre aux nombreuses demandes de tests et faciliter le suivi des cas contacts rendu particulièrement difficile par la vague Omicron.

Les bénéfices de la vaccination contre la COVID-19 sont indéniables. Et même si tous les vaccins COVID-19 autorisés au Luxembourg sont d'une grande efficacité, ils ne permettent pas de stopper la transmission du virus. Pour limiter sa propagation, il importe de continuer à respecter les gestes barrières: port du masque, lavage des mains, respect des distanciations physiques et aération régulière (10 minutes toutes les heures).